Wednesday, October 28, 2009

Allô, Ween? Ici Trouille!



Ah ah ah.

Bon, on peut être snob jusqu'à la couleur du vernis à ongle (gris métal, ces jours-ci. Ou taupe. Ou nude. C'est tout. ) et aimer les mauvais jeux de mots.

Mais c'est vrai qu'Halloween arrive, ce dont on se fiche complètement, sauf Angie qui serait tellement contente de ressortir ses somptueuses robes de sorcière sexy à Libreville. Ici, à Bergen, je ne sais pas encore si c'est une vraie tradition - à part quelques boutiques qui ont sorti leurs toiles d'araignée synthétiques et le supermarché du coin qui affiche une promotion sur les packs de bonbons.

Ce dont on se fiche moins, en revanche, c'est la très très belle série de photos que Tim Burton a faite pour Harper's Bazaar, gothico-poétiques à souhait. Ca vous donne envie de renoncer à tout bronzage, d'enfiler quarante-trois mètres de dentelles noires et d'aller baguenauder au milieu des coquelicots et des cimetières.Oui, avec Johnny Depp, c'est pas votre faute s'il est dans tous les films de Tim Burton. Et de vous abonner à Harper's Bazaar.


Je ne sais pas ce que vous en pensez mais pour ma part personnellement quant à moi, je suis un peu déçue en ce moment par toutes les photos mode, même les campagnes de pub. A part peut-être celle de Chanel (en noir et blanc, so classe, so Bergman, so feutrée), tout se ressemble et plus rien ne fait envie. Vous êtes là à feuilleter les soixante-dix premières pages de Vogue et vous avez tout à coup envie de parler de préservation de la forêt. Alors une série mode vraiment à part, d'un coup ça fait rêver. Et s'il a fallu Halloween pour que Harper's offre une série à Tim Burton, finalement on aime Halloween (avec les coquelicots, la robe couture Ricci, et Johnny Depp en arrière-plan, toujours, plutôt qu'avec la trois centième rediffusion de l'Exorciste, restons snob).

Du coup on attend avec impatience que d'autres réalisateurs s'y mettent. (Sofia Coppola, c'est déjà fait, mais on a toutes préféré Marie-Antoinette à la pub parfum Miss Dior truc chouette.)

Imaginez Tarantino qui fait une série Noël et Baz Luhrmann la Saint Valentin. Ou l'inverse. Ce serait pas génial?

Monday, October 26, 2009

8 ans 1/2

D'après Glamour UK (october issue), c'est le temps que nous passons à faire du shopping dans notre vie.

Ils ne précisent pas si le shopping pas drôle (genre achat du liquide vaisselle, des BN pour les petits et du saucisson pour votre cher et tendre, sans parler du dimanche-chez-Ikea - on y reviendra - et de l'humiliation en caisse lors de l'achat de la cire-pour-le-maillot-et-les-lèvres - pourquoi c'est toujours un caissier mignon qui vous encaisse ça, et pas la Josiane de d'habitude - mystère!) est inclus dans le chiffre. Si c'est le cas, c'est un peu moins glamour, il faut bien le dire.

Mais bon, même en mettant les choses au pire du pire du pire, c'est à dire en considérant que la moitié à peine de ce temps-là est consacré au vrai shopping, où on achète de vraies choses, des choses qui durent, des investissements, des sacs à main et des chaussures, veux-je dire, et bien c'est quand même une nouvelle qui éclaire ma journée!

Vous imaginez: quatre ans à faire du shopping!
Est-ce que ça n'est pas réconfortant de penser que quatre années de votre vie vont être consacrées à cet immense plaisir?

Oh, je sais, le shopping c'est superficiel, c'est embêtant, il y a trop de monde, on ne trouve jamais ce qu'on cherche, les vendeuses sont désagréables, c'est un rite imposé par une société consumériste où nos choix sont dictés par les gens de la pub et des magazines féminins, c'est le triste constat de la mentalité matérialiste et individualiste qui ruine notre civilisation, et puis c'est superficiel, non?

Et bien non. On dira ce qu'on voudra, mais le shopping n'est pas superficiel. Ou plutôt, c'est comme tout le reste dans la vie: c'est exactement ce que vous voulez que ça soit.

Je le dis volontiers: quelques-uns des meilleurs moments de ma vie se sont passés à faire les boutiques.

Ca a commencé tôt: c'était le cadeau de ma petite maman pour récompenser une année d'efforts scolaires. Fin juin- début juillet, elle prenait une journée de congés rien que pour moi, et nous allions la passer à faire les boutiques et les librairies à Saint Germain des Prés. J'ai encore le premier accessoire qu'elle m'a offert lors d'une de ces belles journées: un joli parapluie transparent à coeurs blancs (oui, j'avais neuf ans, et oui, je l'adore toujours, il est so kawai). Et c'étaient des moments merveilleux, "entre filles" (j'étais fière comme tout et comme un pou quand elle disait ça), d'où nous revenions avec des tonnes de sacs, et plein de premières fois: mon premier soutien-gorge, ma première mini-jupe, mon premier rouge à lèvres, mon premier sac à main, mes premières chaussures à talons (des Charles Jourdan ligne bis, merveilleuses, somptueuses, elles ont décidé de mon style à jamais), mon premier tailleur pour passer des entretiens et aller travailler, ma première robe de mariée (oui, ô homme de ma vie, la dernière aussi) et tout récemment ma première robe pour femme enceinte. Ne me dites pas que c'est superficiel: je viens d'écrire un résumé de ma vie.

Allez, j'y vais, j'ai encore quelques boutiques à explorer à Paris.

Friday, October 23, 2009

Les jupes raccourcissent, c'est la crise?

Alors mettons nous bien d'accord. Moi, je n'ai rien contre les jupes courtes. Voire très courtes. Voire très très courtes. D'abord parce que la taille des jambes est inversement proportionnelle à celle de la jupe. Avec une mini, on pourrait croire que j'ai les jambes d'une nana d'1m80 en midi. C'est une illusion d'optique, comme le soulier ouvert jusqu'au bord des doigts de pieds, mais ça marche. En tout cas sur la gent masculine - les copines, elles, ne sont pas dupes, mais on ne met pas une mini jupe pour les copines.

Seulement, je croyais qu'on était d'accord maintenant pour les robes: on fait soit court, soit moulant, soit décolleté, mais pas tout à la fois, sinon on fait pute . Et là, bam, 80's are back, genre, et on va remettre des robes ultra moulantes, et courtes, et décolletées (même si on essaye de cacher ses seins avec un latte, c'est la mode à NY (et chez LA;-) - idée de futur post: "le latte est-il le nouveau noir?").

Et là, je m'insurge. Parce que le court moulant décolleté, c'était peut-être power dressing dans les 80's (où on aimait Véronique et Davina), mais ça fait hyper macho backlash dans les années 00's, alors qu'on avait enfin conquis de haute lutte la possibilité de prendre trois grammes cinquante (c'est que le latte, même écrémé, c'est pas très diététique) sans que ça se voit à cinquante mètres.

D'ailleurs, même Séréna dans Gossip Girl (rappel des épisodes précédents pour ceux qui n'ont pas suivi: la bombe sexuelle katemossesque dans le magazine fashion/série culte du moment), en court moulant décolleté, même Vera Wang, même violet, même avec un latte, elle fait pute russe sur le boulevard. Désolée, Séréna, je dis ça pour toi. Et je ne parle pas de cette pauvre Hillary Duff qui dans le même épisode est boudinée comme pas permis, et en plus, la pauvre, sans latte, sans violet, et sans Vera Wang.

Alors quoi? C'est la crise? Les créateurs économisent sur le tissu pour préserver leurs marges? Les financiers, qui empochent des bonus historiques cette année, je dis ça en passant, c'est une honte que voulez-vous, ont spéculé sur la viscose? Les maîtres du monde du complexe militaro-industriel ont décidé que la longueur des jupes était proportionnelle au temps de sortie de crise? Ou les écolos pensent que ce genre de tenue réchauffera tellement les mecs que ça réduira les dépenses énergétiques?

En fait, pour Séréna, on sait: c'est tellement la crise que la styliste de CW a utilisé la même robe pour une actrice de the Beautiful Life (série qui promettait beaucoup en termes de contenu fashion mais qui s'est arrêtée au bout de deux épisodes) qui doit faire 15 cm en moins de jambes et de poitrine, donc sur elle ça allait.

Et vous, qu'en pensez-vous? Prêtes à ressortir vos mini moulantes décolletées avant la plage? Ou est-ce que vous préférez continuer à pouvoir boire votre latte venti tranquilles?

Thursday, October 22, 2009

Little red (carpet) dress / petite robe noire


L'info du jour d'après ELLE: la petite robe rouge remplace la petite robe noire.

Non, mais qu'est-ce que c'est que cette idée?

Aujourd'hui! Comme ça, d'un coup, la petite robe noire serait détrônée.

Et puis, on nous l'a déjà fait, le coup du "le gris est le nouveau noir" "le parme est le nouveau noir", voire "le noir est le nouveau noir". On le connaît par coeur.On va se précipiter, acheter une nouvelle robe rouge, et puis dans trois jours il y aura un nouvel article qui parlera du mythe intemporel et inaltérable de la petite robe noire. Et on regrettera de ne pas l'avoir acheté en noir, la robe en question.

D'ailleurs, qu'est ce que ça veut dire: "remplace"? Est-ce que chaque fois, je suis sensée changer toutes mes robes noires contre des rouges? Et les rouges contre des grises? Et les grises contre des vertes à pois mauves avec imprimé girafe? Ou est-ce que j'ai le droit de garder ma petite robe noire?

La vérité: rien ne remplace(ra) jamais la petite robe noire. Mais ça n'empêche pas d'en avoir en rouge aussi!

Autre vérité: la quête de la petite robe noire idéale est pire que celle du prince charmant. parce qu'on peut être célibataire et heureuse. Mais peut-on être vraiment heureuse sans petite robe noire?

C'est sûr que pour le coup, la petite robe rouge c'est beaucoup plus rassurant. Autant la petite robe noire parfaite, c'est une quête digne d'un mariage (sauf qu'un mariage c'est une grande robe blanche, mais sinon c'est pareil), autant la petite robe rouge, c'est le caprice d'un soir. Autant dire qu'on n'est pas obligées de s'installer avec et de commencer à penser aux prénoms de nos bébés.

Non, la petite robe rouge on la met avec l'arrière-pensée de se la faire sauvagement enlever par un étalon brun et fougueux qui regardera au petit matin les draps froissés et vides alors qu'on se baladera, les cheveux décoiffés (mais décoiffés Hollywood, genre sauvages et magnifiques), l'oeil charbonneux et les escarpins sur l'épaule, en rentrant chez nous dans la lumière dorée d'un film où on joue la bombe sexy qui a croqué le grand méchant loup.

La petite robe noire, on rentre avec son chignon même pas défait en regardant les vitrines des joailliers dans un film romantique où on joue l'héroïne qui va se marier.

Est-ce que finalement, ce que nous disent ELLE, une petite robe rouge et Scarlett Johansson
réunies, c'est que la relation longue durée n'est pas du tout AH09/10? Ce qui explique pourquoi certaines de mes copines chéries se retrouvent célibataires: ce n'est pas le destin. C'est la mode de la fin d'année!