Thursday, December 10, 2009

Olympe de Gouges


Eloignons-nous quelques temps de la mode et des humeurs du jour pour parler d'une véritable icône. Non, je ne parle pas de Kate Moss ou d'Agyness, c'est un post intello-féministe.

Olympe de Gouges, 1748-1793 (ça ne nous rajeunit pas), est une héroïne de la Révolution Française, femme de lettres, femme politique, humaniste et féministe, à un moment où ce terme n'existait pas encore, c'est pour dire. Grande méconnue de nos manuels d'histoire, elle a pourtant été une des premières à s'élever contre l'esclavage. Elle écrivit notamment sur le sujet une pièce de théâtre si audacieuse que la troupe de la Comédie Française refusa de la jouer (les comédiens essayèrent même de faire emprisonner l'auteur, qui se mêlait d'écrire autre chose que des comédies sentimentales, l'affreuse).

Le texte le plus connu (enfin, méconnu, hein, puisqu'on n'en parle pas) est la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne, publiée en 1791. Tenez-vous bien: notre copine Olympe y disait que les femmes devaient avoir les mêmes droits et devoirs que les hommes. Elle demandait que les femmes puissent voter (oh la la. Droit de vote des femmes en France, on rappelle? 1945, merci pour celles qui suivent) et même être élues.

Art 10: La femme a le droit de monter sur l'échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune; pourvu que ses manifestations ne troublent pas l'ordre public établi par la Loi.

Bon. Olympe, évidemment, avait dit un truc qui fâchait, y compris ses potes révolutionnaires, qui voulaient bien tout révolutionner mais pas se mettre à faire les courses et le ménage. C'est le problème de toute révolution: il faut bien qu'il reste des gens à opprimer, sinon où est l'intérêt? Comme en plus Olympe se mêlait de dire que Robespierre et Marat n'y allaient pas avec le dos de la cuillère quand il s'agissait de guillotiner les gens, et bien évidemment, elle y est passée aussi, ayant l'honneur douteux d'être la deuxième femme guillotinée en France (après Marie-Antoinette).

Je vous laisse lire l'article sur Wikipedia si vous voulez tout savoir.

Voilà. Je suis heureuse d'avoir inauguré avec Olympe une série sur ces femmes qui font qu'on est fières de porter une jupe.

PS: en surfant un peu, j'ai appris qu'il y avait des initiatives en cours pour la panthéonisation d'Olympe.
Rappel: au Panthéon, si on excepte les "Justes de France", sur 73 "hommes illustres la Patrie reconnaissante", il y a une femme, une seule. Marie Curie. Pardon, il y a aussi Sophie Berthelot, dont on n'a pas voulu séparer la dépouille de celle de son mari (c'est gentil, c'est romantique, mais c'est pas vraiment l'idée de la parité. Même si Sophie au Panthéon, c'est un peu le soldat inconnu à l'Arc de Triomphe: on peut bien en avoir une qui représente toutes ces femmes à travers les âges qui ont veillé au confort de leur grand homme).

ce qui m'amène au slogan féministe du jour: "Travailleurs de tous les pays, qui lave vos chaussettes ?"

1 comment:

  1. droit de vote des femmes 1913 Norvège et au niveau fédéral 1971 en Suisse..comme quoi la démocratie, elle, ne redoute pas la pluie ! Bonne idée la série, bisous VS

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