Tuesday, November 17, 2009

Footwear & football


Pour celles qui ne suivent pas (càd j'imagine celles qui n'ont pas un fan de foot à demeure, à l'exception de LA qui est aussi incollable sur les Bleus que sur les key visuals de masacara), la France a gagné contre les Irlandais samedi dernier. 1-0, cocorico. Evénement majeur, si j'ai bien compris, parce que ça veut dire que la France n'est pas encore éliminée de la Coupe du Monde de 20... 2010? 2011? Un truc comme ça. Si, si, si, on est contentes et voilà pourquoi:

1- parce qu'on a toutes un grand souvenir de 98' et de l'euphorie générale qui a suivi pendant trois jours. Et qui dure encore. Le secret de la popularité de Chirac aujourd'hui? 40% le non à Bush, 30% les Guignols, et 30% "on est les champions". Même Obama, il a pas encore fait ça. Et pourtant, on l'aime, Obama. Surtout quand il sourit genre "je sais pas qu'il y a une caméra et je suis trop craquant". Il avait à peine besoin d'un programme, celui-là. Bref, je m'égare.

2- parce que ça nous fait plein de soirées copines en perspective: samedi soir, justement, je dînais avec une de mes amies merveilleuses à Paris et autour de nous, que des tables de copines. Ca en fait des soirs, une Coupe du Monde, où il n'y a pas besoin de soigner l'égo de son cher et tendre pour lui expliquer qu'on préfère un mojito entre filles. Evidemment, ça veut aussi dire que faudra caler ses envies de pupuçage sur le calendrier des Bleus, mais bon, on peut pas avoir le beurre sur la tartine et les fesses de Kate Moss.

3- les quelques soirées où on regardera les matchs (à partir du 1/8, en gros, histoire de participer), on sera comme d'habitude assez heureuses de voir tous ces jeunes gens en short courir sur la pelouse. Je vous recommande le Yoann Gourcuff, il vous agrémente une mi-temps assez joliment.

Tout ça pour dire qu'en fille évoluée et paritaire, je respecte le football. Mais quand même. J'ai eu un choc il y a une semaine quand un ami a osé glisser entre le saint nectaire et la tarte aux fruits secs: "le football, c'est comme les chaussures".

Pardon?

Comme j'étais chez lui (et que j'avais de la tarte aux fruits secs plein la bouche), je n'ai pas commencé immédiatement à protester.

Et voici la démonstration qui sous-tend cette conclusion risquée: quand deux hommes se rencontrent, ils ont 90% de chances de pouvoir parler football ensemble. Quand deux minettes se rencontrent, elles vont parler chaussures avec la même probabilité. Donc le football = les souliers = un créateur de lien social. Ou le plus grand* dénominateur commun à toute la population classée par genre.

Bon. Pourquoi pas. Si ça leur fait plaisir d'imaginer qu'un sujet aussi technique, aussi pointu, aussi subtil, aussi complexe que les souliers soit comparable avec le football (je veux dire: un ballon pour 24? une tenue pour 12? please. On peut être minimaliste, mais à ce point là, c'est de la pauvreté d'esprit...), il ne faut pas leur enlever leurs illusions.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Parce que mes merveilleuses(x) amies(is) de Paris m'ont fait un trop beau cadeau d'anniversaire: un abonnement à Glamour, Elle et Vogue édition France qui vont arriver directement dans ma boîte aux lettres viking. Réflexion de l'amour de ma vie (qui avait vainement essayé d'introduire Courrier International dans la sélection): "A quoi ça sert? C'est comme d'être abonné à l'Equipe, à So foot et à [un autre journal sportif dont j'ai oublié le nom] en même temps."

Et même si ce n'est évidemment pas du tout comparable, je finis pas trouver ça plutôt émouvant, cette façon maladroite qu'ont les hommes d'essayer de comprendre notre passion pour les souliers (en particulier) et la mode. Parce que si on réfléchit bien, pour eux, comparer quoi que ce soit au football, c'est sûrement un compliment. C'est comme ça qu'on va vers la parité, tout doucement... On vient de "c'est un truc de bonne femme" et on arrive à "c'est ton truc de fille comme j'ai mon truc de mec".

On apprend à parler football, un peu, ils apprennent à parler fashion, un peu, et à la fin, vous verrez, on deviendra capables de communiquer vraiment!


* oui, le plus grand. Me suis fait reprendre par l'homme de ma vie qui a fait beaucoup plus de maths que moi, alors il a sûrement raison.

Illustration: Olivia à Paris pour le Championnat de course en escarpins, enfin une épreuve sportive faite pour moi!

3 comments:

  1. Moi si je regarde le foot, ce n'est que pour Yoann Gourcuff
    bisous ma belle

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  2. les juniors suisses ont gagné la coupe du monde ,-))) et... nous voilà partis dans un grand débat sur les secundos... car ils sont presque tous double nationaux,.. suisses et... y'a pas Zidane ici mais tous les journaux se demandent déjà s'ils ne vont pas, dès leur majorité, partir.. bref le foot c'est aussi de la sociologie ! Tous les moyens sont bons surtout pour en parler et même moi qui n'ait pas de fan de foot à la maison je n'y échappe pas ;-)

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  3. Je veux bien l'explication de ton homme! Le denominateur, c'est le nombre en dessous de la barre de fraction, donc logiquement plus il est grand, plus la fraction est petite, non? ex : "la probabilite de pouvoir parler foot avec un quidam masculin est de 1/2, tandis que celle de pouvoir discuter du role de la manivelle dans la vielle a roue auvergnate est de 1/572624".

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